Rendue, il y a quelques jours, par un Juge aux Affaires Familiales du Sud de la France, voici une décision qui marque un net recul de l'égalité parentale.
Contrairement, en effet, à ce que l'on peut voir ou entendre dans les médias, la Justice française a une forte tendance à s'ankyloser et à marquer une nette tendance à un retour significatif à la monoparentalité féminine : à croire que nous avons franchi vingt ans en marche arrière.
Voici un bel exemple de cet esprit novateur.
Résumé des faits : un couple du Centre de la France se sépare et la mère part vers le Sud avec son enfant. Jusque là rien de rare !
La chose se complique, pour elle, lorsque le père, qui avait toujours été présent dans la vie de sa fille, s'avise de revendiquer un accès égal à son enfant.
Voici ce que la décision nous apprend :
"Attendu que les correspondances qu'il a échangées avec la mère concomitamment au départ de celle-ci révèlent qu'en réalité le père souffre de la distance géographique qui lui a été imposée, sans débat préalable, par son ex-compagne et qui le prive de la présence quotidienne de l'enfant ; que toutes ses tentatives auprès de la mère ont consisté dans la recherche d'un "accès équitable" à l'enfant.
Or, attendu que le principe de co-parentalité, qu'il revendique à juste titre ne suppose pas un "accès équitable" à l'enfant ; que si chaque parent doit voir son enfant de façon suffisante pour échanger avec lui et avoir une influence sur sa vie, c'est la qualité de la relation qui doit être recherchée et non le souci de l'égalité de relation avec l'autre parent.
Attendu que le père qui oublie dans quête que le temps de l'enfant n'est pas le temps du parent, cherche à gagner en équité alors que la vraie question est de gagner en confort et en relation personnelle avec sa fille."
Mon Dieu qu'en termes élégants ces choses-là sont dites.
En fait, le père n'a qu'à bien se tenir et à jouer le pigeon voyageur pour voir peu mais dans d'excellentes conditions (SIC) son enfant qui passe, au demeurant, beaucoup de temps chez ses grands-parents, la maman étant la plupart du temps hors de son domicile pour raison professionnelle.
D'ailleurs, la chose ne nuit personne puisque la décision précise :
"Attendu qu'elle justifie de ses propres qualifications professionnelles qui lui permettent d'emménager son temps de travail en sort 'assumer sa fille ; qu'elle exerce ne effet la profession de "Process Manager" au sein d'une société sur une région du Sud, activité qui lui autorise une gestion autonome de son emploi du temps car elle dispose de tous les outils pour travailler à domicile (fax, téléphone, micro-ordinateur, etcÉ) ; qu'elle gère ses déplacements en ayant recours à son entourage procheÉ"
le plus extraordinaire est que cette décision a certainement rendue en toute bonne foi : l'égalité parentale a réellement du souci à se faire.
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