Monsieur le Ministre, et oserais-je Mon Cher Confrère,
Depuis quand la profession d’Avocat est-elle une profession protégée ?
Dans les textes, peut-être, mais en pratique ??
N’avons-nous pas fait les mêmes études et le même cursus que vous ?
N’êtes-vous pas en train de nous confondre avec les Notaires, les Greffiers de Tribunal de COMMERCE, les Huissiers, les Mandataires de Justice, les Pharmaciens... !
Avez-vous oublié que le certificat d’aptitude à la Profession d’Avocat en poche, examen toujours très difficile à obtenir, l’on devient collaborateur de cabinet d’Avocats avec une rétrocession d’honoraires proche du SMIG et parfois inférieure, sauf à trouver un poste d’Avocat salarié, ce qui, en ces temps difficiles, n’est pas aisé ?
N’avez-vous pas fait l’expérience de la constitution de clientèle, jour après jour, clients après clients, qui justifie de commencer à gagner à peu près correctement sa vie après des années de dur labeur ?
Votre démarche, permettez-moi de le dire, avec tout le respect que je dois à votre fonction, est démagogique et en ce qui concerne votre vie d’avant, anti confraternelle.
Pourquoi en vouloir à une profession que vous avez, en d’autres temps, choisi si ce n’est à l’hôtel de votre ambition personnelle ?
Oui, les Notaires, les Pharmaciens, les Huissiers etc.., sont des professions vraiment protégées, car après leur diplôme, il leur suffit d’avoir suffisamment d’argent pour s’installer dans un fauteuil bien confortable et récupérer les fruits du labeur de celui qui les a précédé.
Mais les Avocats n’ont pas de numerus clausus, d’où l’inflation ahurissante qui a démarré avec la fusion des professions juridiques en 1992 et s’est poursuivi avec les passerelles en or offertes aux parlementaires et aux juristes d’entreprise dont certains avaient tenté de passer le certificat d’aptitude à la profession d’Avocat trois fois, ce qui est le maximum, sans succès !
Si en règlementant les honoraires, vous pensez sauver l’Economie, pardonnez-moi de vous dire que vous vous fourvoyez.
Vous ne ferez qu’aboutir à la disparition de la profession d’Avocat.
Ne pensez-vous pas que vous y gagneriez en crédibilité en le disant franchement les yeux dans les yeux ?
Mais de grâce, ne nous faites pas passer pour des notables alors que vous êtes bien placés pour savoir que près de 60% de nos confrères sont au SMIG après un minimum de 6 ans d’études.
J’ai prêté serment le 17 DECEMBRE 1978.
A la force du poignet et en privilégiant mon cabinet au détriment de ma famille et de ma santé, j’ai construit pierre après pierre un cabinet qui a acquis, au fil du temps, une certaine notoriété en Droit de la Famille.
Sous aucun prétexte, je ne vous laisserai le détruire et ce faisant, détruire 4 emplois de secrétaires et trois fonctions d’Avocat Collaborateur.
Je suis au crépuscule de ma carrière et n’ai plus rien à prouver.
C’est donc pour eux que je me battrai.
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