TOUS COUPABLES (Chapitre 2)
Il y a 12 ans, j'assistais devant la Cour d'Assise des PYRENEES-ORIENTALES, le père de la petite Karine sauvagement assassinée par un dangereux pédophile.
Cette affaire devait provoquer un émoi considérable sur le plan national, notre département ayant déjà vécu l'horreur à deux reprises, avec les meurtres d'enfants de CABESTANY et d'ELNE.
C'est dans ces circonstances que j'ai été convié par Monsieur le Garde des Sceaux de l'époque, à dialoguer Place Vendôme en compagnie du père du petit garçon assassiné à CABESTANY sur ce qui pourrait être fait dans de telles circonstances.
C'est, vous le savez, une habitude politique très eucuménique, que de gesticuler dans le feu de l'action
J'ai souvenir d'avoir souligné que de tout ce que j'avais lu et entendu de psychologues et de psychiatres dans plusieurs affaires de ce type, il ressortait que les pédophiles assassins d'enfants étaient pervers au sens psychiatrique du terme et que leur amendement, dans le temps, était très improbable.
Des études en ce sens avaient, à l'époque, été publiées au CANADA.
L'Allemagne, de son côté, avait instauré un système d'intervention volontaire chirurgicale dite Lobotomie qui est une intervention sur la partie du cerveau censée être responsable de ces actes criminels.
Cependant, il fallait bien reconnaître que le succès était mitigé, certains lobotomisés ayant repris à doses massives des hormones pour stimuler leur libido.
J'exposais donc, dans le salon du Ministère, à Monsieur le Ministre, que la COUR D'ASSISES étant une émanation de la COUR D'APPEL, pourquoi ne pas créer un conseiller de l'application des Peines sur le modèle du Juge d'Application des Peines qui existe devant le Tribunal Correctionnel chargé, dans son ressort, de suivre à vie les criminels pédophiles à leur libération, avec obligation, par exemple de soins tous les mois.
A défaut, retour en prison.
Lorsque l'on sait que le nombre de pédophiles jugés par an, dans une Cour d'Assises, ne représente heureusement pas grand-chose, la tâche n'était pas insurmontable.
Douze ans après, des pédophiles en fin de peine errent comme des fauves en liberté sans contrôle.
Combien faudra t'il encore de victimes pour que l'institution bouge.
Elle n'est pas seule coupable.
L'opinion publique a son mot à dire, ainsi que tous les professionnels que nous sommes.
Il est donc indispensable, sauf à être à nouveau tous coupables, que puisse être mis en place un débat national, sur ce problème épouvantable qui met en cause au jour le jour
l'avenir de nos enfants.
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