Le lobi anti-résidence alternée vient d’être recalé par la mission d’information sur la famille et les droits des enfants.
Malgré une attaque en règle relayée complaisamment par des medias mal informés, les tenants de l’inégalité parentale qui préconisaient, en particulier " pas de résidence alternée avant 3 ou même 6 ans " n’ont pas été entendus.
Et pourtant, ça n’est pas faute pour certains, d’avoir utilisé leur fonction publique pour s’élever contre une alternative pour le moins crédible dans la séparation des parents.
Ne serait-il pas temps de s’interroger, une bonne fois pour toute, sur la formation de celles et ceux qui sont censés défendre les enfants ?
Qu’ils soient ou non juristes, médecins spécialistes ou pas, ne faudrait-il pas leur imposer un minimum de formation sur le terrain, afin qu’ils puissent apprécier la réalité du sinistre ?
Ne faudrait-il pas imposer un code aux termes duquel les états d’âme des uns et des autres doivent céder devant l’application de la loi ?
J’ai, depuis bien longtemps, et en tout cas avant l’affaire " OUTREAU " appelé l’attention sur l’indigence du système judiciaire en matière de droit de la famille.
Certes, les effectifs de magistrats et de greffiers sont insuffisants, mais cela n’explique pas tout.
Je rappellerai les 3 M :
Manque d’effectif,
Manque de formation,
Manque de motivation.
Nommer Juge aux Affaires Familiales un élève sortant de l’Ecole Nationale de la Magistrature est tout aussi dangereux que de le nommer Juge d’Instruction.
La moyenne d’âge de ces magistrats ne leur permet pas d’avoir l’épaisseur humaine suffisante pour gérer la vie des couples qui se séparent, surtout celle de leurs enfants.
Peut-on laisser la justice dans un état d’indigence tel que certains magistrats sont totalement dépassés par leurs dossiers ?
Doit-on, une fois de plus, se résigner à lire la stupéfiante motivation d’un Juge des Enfants qui rend une ordonnance ainsi libellée :
" Attendu que dès lors l’intervention judiciaire a été mise en échec et ne saurait perdurer malgré la situation de grand danger traversée par les enfants.
Qu’il sera suggéré au père d’interrompre en l’état tout contact avec ses enfants, comme il l’avait envisagé lors de la dernière audience afin de mettre un terme au conflit destructeur qui l’oppose à la mère et le diabolise aux yeux des mineurs.
Que cette preuve d’amour ultime semble la seule démarche constructive et de nature à forcer la mère à assumer seule ses options éducatives incohérentes ".
INACCEPTABLE !
La bonne foi du magistrat n’est pas en doute, pas plus que son âge.
Son attendu porte cependant, en lui-même, toute la mesure de l’incapacité dans lequel se trouve notre système à gérer l’avenir des enfants de la séparation.
Je rappellerai, pour mémoire,qu’il y a une vingtaine d’années, un Juge des Enfants en premier poste, confiait la résidence d’une petite fille à l’amant de sa mère laquelle venait de décéder sur une table d’opération, et ce en pleine procédure de divorce.
L’on ne peut continuer à accepter cette situation sans rien dire.
Au-delà de la méthodologie utilisée dans l’affaire d’OUTREAU qui me parait, sur bon nombre de points, très contestable, elle aura au moins eu le mérite de mettre en lumière un dysfonctionnement du système.
Il est cependant bien dommage qu’u des piliers institutionnels de notre pays ne semble vouloir évoluer que sous la pression des medias.
Les responsables politiques doivent de toute urgence prendre enfin la mesure de leurs responsabilités.
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