L’indignation et la colère qui ressortaient à l’évidence de ma toute dernière chronique ont aujourd’hui cédé le pas à une déception sans fond, un écœurement indicible.
J’avais terminé cette chronique par un appel à la compétence et la conscience de nos magistrats et force est de constater que ces derniers n’ont soit pas entendu cet appel, soit ni la compétence ni la conscience pour y répondre.
J’avais en effet évoqué le cas de ce père dont l’épouse était sans motif aucun, partie du domicile conjugal dans des circonstances dramatiques pour s’installer, avec le bébé du couple, alors âgé de 4 mois et de santé fragile, chez ses propres parents à quelques 500 kilomètres du lieu de résidence de notre client.
Lorsque nous sommes passés devant le Juge conciliateur, il y a quelques jours, cette petite fille allait fêter son premier anniversaire, probablement sans avoir le moindre souvenir de son père, en tout état de cause sans avoir eu le moindre contact avec lui depuis plus de 6 mois.
Débats vifs voire houleux, très lourds et psychologiquement éprouvants pour un papa totalement démuni et impuissant et certainement trop longs pour un magistrat qui, de bâillements en gribouillis, manifestait clairement son impatience et son désintérêt total pour le dossier.
L’émotion de ce père à la sortie de cette véritable farce, sa gratitude à notre égard et la confiance qu’il plaçait encore dans la justice face au comportement irréprochable qui avait été le sien depuis le début de cette procédure, ont mis celles de mes collaboratrices en charge de ce dossier mal a l’aise tant le contraste était grand avec le mépris clairement affiché par le Juge.
Ce mépris, ce désintérêt d’un bébé, sans même parler de celui d’un père, figure noir sur blanc dans l’ordonnance qui vient d’être rendue.
Sans un mot, sans une explication, sans la moindre motivation, la résidence de cet enfant est fixée chez sa mère et un droit de visite et d’hébergement progressif, très progressif accordé au père.
J’ose a peine l’exposer dans le cadre de ces lignes…
- Jusqu’au 2 ans de l’enfant soit durant encore une année, ce père pourra aller voir son bébé les premiers week ends de chaque mois dans la ville de résidence de sa mère, où il n’a aucune solution d’hébergement, les premiers week ends de chaque mois le samedi de 11h à 15h et le dimanche également de 11h à 15h, le jour de Noël de 15h à 17h …
- Ce magistrat à la veille de la retraite à probablement oublié que la principale activité d’un bébé entre 11h et 15h est de déjeuner puis de faire la sieste …
- Les choses vont s’arranger grandement après le deuxième anniversaire de la fillette puisque entre son 2ème et son 3ème anniversaire elle aura la joie de profiter de son papa, toujours dans la ville de résidence de sa mère le premier week end de chaque mois du samedi 14h au dimanche 17h dans une chambre de l’un des hôtels dont la mère nous Aobligeamment transmis la liste, ainsi que la première semaine des mois de juillet et d’août.
- Enfin lorsque cette petite fille aura 4 ans, son père pourra l’accueillir, toujours dans la ville de résidence de la mère, sauf a infliger à cet enfant quelques 10 heures de route par week end, toujours la première fin de semaine de chaque mois du samedi 10h au dimanche 18h outre la moitié de toutes les vacances scolaires.
Que dire ?
Colère, écœurement, indignation, honte, tout sentiment qui ne peut s’exprimer que de façon extrême à la lecture d’une telle décision qui bien évidemment va être frappée d’appel avec demande de fixation d’urgence.
Mais que de gâchis, de mépris, de temps perdu …
VOUS AVEZ DIT CONSCIENCE ?
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