A propos de résidence alternée, j’ai plaidé, il y a quelques semaines, devant une Cour d’Appel très éloignée de notre territoire métropolitain.
Il s’agissait d’une affaire relativement banale, d’une mère qui s’était vue autorisée par un juge de 1ère instance à quitter le territoire dans lequel elle vivait pour rentrer en métropole avec ses deux enfants rejoindre soit disant un poste de travail intéressant, mais en réalité son amant.
Nous avons déjà eu au Cabinet l’occasion de plaider plusieurs fois ce genre de dossiers et nous avons obtenu, dans la majorité des cas, des décisions extrêmement satisfaisantes qui, appliquant la loi du 4 mars 2002, ont considéré qu’il fallait privilégier celui des deux parents qui était le plus apte à permettre des relations normales entre l’enfant et celui chez qui il ne vit pas.
Dans les hypothèses dont je vous parle, la domiciliation des enfants a été transférée au profit du père qui demeurait dans la ville d’origine.
Tel n’était pas le cas dans
cette île du bout du monde et il avait été royalement dévolu au père la
possibilité de voir ses enfants dans des conditions sur lesquelles je
n’ose même pas m’exprimer, mais tel n’est pas le propos de la présente.
A
l’issue d’une audience difficile, au cours de laquelle les émotions
submergeaient les uns et les autres, l’affaire a été mise en délibéré.
Comme j’avais tout de même parcouru des milliers de kilomètres, il a paru intéressant au magistrat de discuter un peu avec moi et je lui rappelais qu’il y avait quelques années, il avait été l’auteur d’une décision remarquable, commentée dans les actualités du droit de la famille.
Quelle n’a pas été ma surprise d’entendre de la part de ce magistrat, sous le sceau d’une confidence, naturellement, quasiment publique, qu’en définitive il était à titre personnel plutôt hostile à la résidence alternée mais qu’étant magistrat, il était chargé d’appliquer la loi et qu’il l’appliquait.
Voilà un juge, un vrai, devant lequel j’aimerais plaider tous les jours.
Commentaires